[Background croisés] Méli-mélo, funeste flot

par **Tyna Cendrenoire** 02.11.15 16:03

[ BackGround Commun : Oraa Brumesprit & Tyna CendreNoir ]

Après concertation avec mon partenaire de jeu, il en est ressortie que ce récit ouvrait une porte sur l'étalage disgracieux du BackGround commun à nos deux personnages, Oraa BrumeEsprit & Tyna CendreNoir. C'est ainsi que nous apprécierons en tout humilité vous le faire découvrir pas à pas, au fils de nos réponses, qui se voudront raconter deux histoires différentes mais pourtant intimement liées, de deux êtres qui ne savent que d'un croisement s’effleurer.

Aux jeunes lecteurs & âmes sensibles, nous tenons à vous avertir que nous apprécions les univers matures, réalistes & ne pardonnant guère les fautes commises au détour d'une ruelle sombre. Si l'univers de Wildstar sait faire dans la nuance contrastée avec brio, nous n'avons nullement le mérite de savoir rendre niais ce qui ne l'est pas. Attendez-vous donc à un étalage de vulgarité plutôt conséquent balancé grassement entre deux scène glauque, l'univers de Fasa* étant certainement ce qui nous correspond le plus dans notre manière d'aborder le coté impitoyable des mondes de Science-Fi Fantastique, ou de Cyberpunk.

Bonne lecture ! Amicalement, T & O !

[Background croisés] Méli-mélo, funeste flot Foreign_dreams_wip7

« Parfois, être ami signifie éponger la merde de l'autre sans broncher. »

Mâchoire presque fracturée, Crystal nova aux lèvres, la ruelle étroite et miteuse est à peine clair. Les éclats de lumière matinaux viennent chasser les ombres désormais fuyantes, se mêlant aux néon bleu criard du Circus tandis qu'elle exhume de ses poumons une faible volute de fumée noirâtre. Elle serre les dents. Un vide-ordure protostar embarque une somme de déchet non-négligeable dans un tintement bordélique atroce tandis qu'ils avancent. Bolter en main, deux junkie en mal d'une Moodchips bon marché ne compte pas en rester qu'aux formalités d'usages entre eux & la Nocturne. Dos au mur, trench miteux trempant dans des relents d'eau de gouttière & d'urine de granok, son cul à le mal du bitume & ses lèvres bleuies saignent un sourire amusée par le foutoir d'un aléa commun du monde sous-terrain.

-« Putain, O.. J'en ai marre d'ces con d'junkies." marmonne-t’elle entre ses lèvres meurtries. »

L'un des deux roublards approches à pas prétentieux, dans une dégaine d'attardé qui veut son fix, & à n'importe quel prix. Il dégaine une télescopique & relève de son bout le menton de l'aurinne. Malgré un visage marqué par leur danse préliminaire, entres bleus & contusions, ses traits sont plutôt acceptables, à limite de l'agréable. Ses yeux à demi-ouverts, fatigués d'un fix prit plus tôt cachent deux pupilles écarlates, vitreuses & embrumées d'un scotch ou deux. La benne proto'star finit son affaire, tandis que le douteux daigne ouvrir une fois de plus son claque-merde.

-« Hey' j'sais qu'ta copine la blanche, là, elle fait dans l'fix numérique... Alors, t'es gentille ma conne, mais t'va vite fait nous la faire débarquer avec une d'mi douzainz d'chipmood.. ou j'me sert d'ma baguette magique pour te faire couiner jusqu'à l'aurore. "
- C'est d'jà le jour, sombre'con." Dans une parole soufflée d'un ton sarcastique & fatigué. »

Ni une, ni deux, la barre télescopique s'apprête désormais à faire son office première. Un coup sec, brutal, part en direction d'un hématome déjà bien enflé de la Nocturne. Pourtant, ça ne se passe pas comme prévue, comme à l’accoutumé dans les taudis du monde souterrain où les aléas sont de nombreuses désillusions. Dans la ruelle miteuse & étroite d'un arrière bar connue pour ses Girls pas chère & ses passeurs de fix, un tir de Bolter salit le silence laissé par le vide-benne. Le nécessiteux a désormais un accès rapide de maintenance d'urgence à ses tripes. Grillée, cramée.. l'odeur de la chair après qu'une cellule énergétique se soit déchargée est nauséabonde, presque écœurante. Et la Nocturne voute une commissure de lèvres, laissant entre ses dents filer un souffle de satisfaction tandis que son agresseur s'étale devant son camarade. Le corps s'écrase lourdement au sol, dans une flaque d'eau & d'urine , là où traine le trench de la teigneuse Cendrenoir. Le temps s’arrêterait presque pour le second merdeux, ne réalisant pas que son ami par intérêt vient de passer l'arme à gauche, dessoudé en l'espace d'un instant. Il percutera la seconde suivante, le temps d'un battement de cille qui lui coûtera à lui aussi la vie. Ses yeux ne voient qu'une aurine aux pelage noirâtre sourire d'un air suffisant, bolter en main, sa tête en joug, il n'a guère le temps de délier ses lèvres que son crâne vient repeindre le béton du mur frontalier.

-«Putain d'bar de merde.» dit-elle après avoir lâché sa tige de tabac au sol. Le corps du malchanceux s'écrasant sur le béton dans un bruit de chair flasque ne semble pas la perturber, pas plus que la marre de sang se mêlant à cette foutu urine. Les deux humains sèchent, inertes, au sol & la junkie se coince une crytal nova aux lèvres, l'allumant d'un coup de zippo ayant vue plus d'une rixe de comptoir terminer.

Le ton est donné, elle se relève avec peine, claudiquant presque sur ses jambes tremblantes. Son esprit se brume peu à peu tandis que l'alcool & son dernier fix la quitte. La descente est rude. Elle gerbe non-loin d'un container à la taule ondulée, souvenir d'un déchargeur Granok peu délicat. Se massant d'une main écorchée le torax, elle réalise le tas de merde dans lequel sa queue s'est fourrée, littéralement.

«Putain d'clodo pas foutu d'être propre, j'en ai marre d'ce bordel.. O' tu m'fais chier avec tes amis d'merde. » pense-t-elle à haute voix avant de poursuivre sa marche décharnée vers la rue principal, quittant un lieu malfamée vers un autre, à la recherche de ce qui semble être une lettre de vielle date.

par **Oraa BrumEsprit** 02.11.15 18:08

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« La vie est une pute déguisée en croyante. »

Dans ce lieu, tout aussi lubrique, que Dystopique, que fascinant, une mélopée cacophonique s'échappait de ce club, la souillure des basses. Tout ceci dans un brouhaha résultant d'un trop grand nombre de fêtards, l'un parlait de sa Sisa, l'autre de son chipmood v.6, tous étaient accro'. Accro' à quoi ? Accro' à ce qu'on appelle la crasse binaire. Le Fléau informatique des temps modernes. La drogue. ORA de drogue. Utilisé sur quelqu'un d'implanté, c'est le pied, le rêve, l'extase, l'orgasme ?
Néanmoins, c'est dans une ruelle sombre qu'O marche à pas lents. Les mains dans les poches de son perfecto de cuir, la truffe baissée vers le sol. C'est la mine songeuse, qu'elle tilte, après avoir entendu..

- «Blanche ! »

- «Mh.. ? » La Blanche se tourne, haussant un sourcil, vers cet homme à la dégaine de junkie, habillé de vêtements en état miteux, maquillé de cernes d'un noir peu rassurant, les yeux nuancé de cette fatigue si particulière, propre à ceux qui insère l'aiguille crasseuse dans leurs bras, ou alors serait-ce le fix' numérique qui résulte en cet aspect physique, après en avoir trop consommé ?

- «J'en veux encore.. Putain, je t'en supplie, je sais que j'ai pas les crédits, mais par pitié, rien qu'un autre, après je te laisse tranquille, je te le jure ! » Dans ses yeux brille cette lueur unique, celle du camé qui voit ce qu'il cherche le plus, ce qu'il pourrait appeler son Eau. Son Eau de La Fontaine de la.. Mort ?

- « Assis toi dessus. Le prix reste le même pour tous. Si je te lâche un truc, je devrais faire pareil pour tous les autres, et c'est pas comme ça que ça marche, tu le sais. »

Le Junkie plisse le regard, s'approchant à grands pas, il empoigne La Blanche àu col. Son erreur ? Il a fait ça trop près du Circus. C'est alors qu'un énorme Granok se pointe, réel gorille de pierre, il attrape la tête de l'humain, d'une seule main, pour le faire lâcher prise. Les yeux du junkie commence à se révulser dans leurs orbite, signe certain que la pression exercée sur son crâne est trop forte, et fait effet.

-« Soit tu lâche. Soit je te fais lâcher, misérable merde. » L'humain gémit, le Granok ressert sûrement sa prise, d'une poigne de roc.

-« Ghh-whhg... » Le junkie lâche prise, soudainement, quand le granok tire sa main vers l'arrière avant de lâcher le crâne du camé, qui, dans un mouvement brutal, se sent envoyé valser à l'arrière, dans un axe peu naturel, perpendiculaire au sol, il se ramasse alors, face contre terre, dans un grognement, petit râle où douleur et frustration dansent dans un méli-mélo d'émotions vindicatives.

-« T'étonne pas.. Si ce sera à quelqu'un d'autre de nettoyer ta connerie avec ses viscères. »

Blanche soupire, longuement, en avisant ce qu'on pourrait qualifier de sombre merde. Son regard grisâtre remarque qu'un second roublard sort de l'ombre, pour aider son camarade à se relever, c'est alors qu'elle souffle, d'une manière si méprisante qu'on aurait dit qu'elle leurs crachait un jet d'acide sulfurique au visage.

«Petite merde.. T'as taché mon perfecto en le touchant et en plus, tu peux faire ce que tu veux, tes actes sont nullement liés aux miens, puisque que tu n'es qu'un vulgaire ersatz, comparé à ma personne .. La prochaine fois je te fais fermer ta gueule à coups de pied de biche, et je passerai par mon camarade. » Blanche se tourne, dans un long soupire exaspéré avant de rejoindre le club, afin de se cacher dans la crasse nocturne du monde de la nuit.

C'est donc en arborant un air des plus hautain, qu'O entre dans ce lieu malsain, accompagnée de son gorille de roche. Elle lance un regard circulaire dans la salle, ses yeux avisant chacun des présents visible, passant du consommateur invétéré à celle qui se donne pour un morceau rêverie, elle reste là un moment, songeant à plusieurs choses. "Est-ce ça ? Est-ce que c'est ça, ma vie ? Tremper dans le même bac d'eau croupie que ces cas sociaux ?" Elle soupire, puis, dans un grognement guttural, enfonce ses mains dans ses poches, puis s'enfonce dans les entrailles du bâtiment. Une fois arrivée là-bas, elle observe son deck, finit par s'en approcher, après avoir pris quelques secondes pour songer à ce qu'elle pourrait bien améliorer sur son chipmood, et peut-être faire une v.7 ? Améliorer l'impression de liberté afin d’amplifier la dépendance, justement ? Elle ne savait pas. Mais ce qu'elle savait, c'est que la vie est une pute déguisée en croyante.

par **Tyna Cendrenoire** 06.11.15 6:24

[Background croisés] Méli-mélo, funeste flot Leopardsnow_-_U-Wars_Concept_Art_05

« Aux portes de l'enfer se trouve parfois le salut. »

Un sursaut noué à des relents traduisant une gueule de bois atroce la réveilla. Les plaques de taule de la chaise grincèrent à l’unisson tandis que la vie reprenait Cendrenoir. Elle secoua alors la tête, ses cheveux cascadant salement devant son visage l'encombraient, puis releva le regard pour dévisager la pièce obscure où elle se trouvée.

« C'est quoi foutoir, je suis à bon port ? » voulait-elle faire filer entre ses lèvres.

Mais sa mâchoire lui faisait encore un mal de chien, atroce à dire vrai. Et quand bien même ce n'était pas la réponse à ses maux, cela aurait suffit à dissuader sa volonté de communiquer avec le silence. Ses pupilles noyées dans un brouillard d'un cocktail peu recommandable peinées à dépeindre le portrait des lieux. Grisâtre, froid, austère, abandonné, où est-ce qu'elle était ? Un tintement de chaines suspendues à une racle de chargement fit trembler son crâne. Un écho parcouru sa mémoire, & une douleur vive lui martela la boite crânienne en guise de prémices. Les souvenirs lui revenaient lentement comme un comlink noyé en zone noir. Un com' qu'elle avait reçu après avoir séché les deux junkies l'avait amené à chercher du coté Est de la zone indu' pour proposer quelque données en échange d'informations. Pas moins d'un quart d'heure sur place, au détour d'une ruelle de stockage, un bruit de fer percutant la chair l'avait fait sombrer dans un néant profond d'inexactitude. Sacré accueil commercial.

Elle remua les jambes, bloquées. Ses poignets, tirés en arrière, étaient douloureux & il était facile pour elle de réaliser au vue des maillons grossiers lui cisaillant les veines qu'on l'avait attaché avec hâte. Elle esquissa un bref sourire, mais étrangement pas à sa fortune, lorsque des bruits de pas perdus résonnèrent dans ce qui semblait être une ancienne usine de manufacture.

« - Si vous pouviez dépêcher votre cul pour votre p'tite affaire, j'apprécierais grandement.
- Allons, allons, ne hâtons pas les choses, jeune fille. La "none" disait votre annonce, n'est-ce pas ? Vous vous voilà accueillit au couvent de la résistance. Votre siège est-il à votre convenance ? » fit une voix rauque & grave d'une mordesh dont les ombres se séparaient lentement tandis que le contrejour d'une vielle V.a.c laissée son visage se défaire de l’anonymat. Une gueule ravagée, des implants ici & là, & un air suffisant qui avait le mérite d'agacer la Cendrenoir. Quelque secondes d'un échange de regard avaient suffit à ancrer cette profonde envie de lui carrer son bolter dans l'arrière train pour faire de ses viscères un feu d'artifices mémorable & envoyer sa mine de sainte-ni-pute sur la stratosphère.

« - J'ai pas l'temps pour les formalités, 'savez. J'ai des merdes à rendre sous peu & j'ai pas encore prit mon septième cawa. Du coup, si vous pouviez abréger & m'dire c'que j'suis venue chercher...
- Venue chercher ?
- Quoi ? Vous êtes pas assez con pour cro-.. HAHA' !! »La cendrenoir ria à gorge déployée, sa mâchoire était douloureuse, mais qu'importe, la situation l'amusée au point d'irriter l'impassible mordesh. Son air suffisant se mua en mépris rapidement devant les manières discutables de la Nocturne.

«- Voilà le deal'.. J'vais m'efforcer qu'vos dents restent intactes, & en échange, en toute humilité, vous allez m'faire une liste d'vos fournisseurs en chipmood.
- Oh. Rien que cela. Est-ce donc ce que l'on nomme l'orgueil des runners ?
- Ça vient seulement du whiskey, ça.
- Ah. Vos derniers travaux sont remarquables toutefois. Triste constat que vous les emportez avec vous. Bien qu'ils serviront avec justesse la résistance.. sachez-l-.. »

Coupant court aux remarques de la geôlière, un aurin aux frusques de raclure des bas quartiers accourra dans un hurlement alerte, en proie à l'incompétence ou à l'urgence, ou les deux.

«- CHEF ! CHEF ! ON A UN PROBLÈME. CE TRUC LA C'EST PAS DES INFORMATIONS !!
-SILENCE, Firawé. Ne me dites pas que votre incompétence ne saurait éventrer un comlink des vielles années.
- NON MADAME, C'EST.. C'EST... LA BASE DE DONNÉES... ELLE... ELLE A DIS-dis..
- DIS-QUOI FIRAWÉ ?! Articulez bon sang !
- Disparue. » Se permit Tyna tandis que les deux résistants déportés leurs yeux révulsés sur la Cendrenoir. Hébétés & dans un doute immense, ils ne réalisèrent que lentement la machination lorsque la Nocturne reprit la parole nonchalamment, semble-t-il à l'aise sur son trône de torture en vis à vis avec une modeste servante recouvert d’ustensiles de dialogue rudimentaires.

«- J'vous fait l'topo mes grands : Vos données transites entre trois-quatre serveurs depuis qu'vous avez branché mon "comlink des vielles années" sur vos serveurs en mousse. Et si voulez pas qu'elles tombent entres les mains d'un connard aussi impartial qu'un juge & qu'votre boss vous casses les dents à coup d'clef d'douze parce que vous vous êtes fait proprement limer le cul, j'vous suggère de me foutre dehors avec ma liste. Vous savez, d'noms.
- Oh. Vous omettez un détail, ingénieuse de pacotille. » fit la mordesh d'une voix mielleuse, à mesure que ses nano'griffes se délogées de leur étui de fer.

«- Ça aussi, j'l'avais prévu.. vue qu'j'suis pas très séance d'torture, 'savez.. Du coup, j'ai intégré un truc marrant pour m'éviter vos penchants un peu glauque. Si j'ai pas rentré d'clef asy' sur un terminal du commi' d'Thayd d'ici une ou.. on est quelle heure ? M'bref.. Du coup, si j'ai pas la tête sur les épaules quand j'devrais rentrer ça... j'risque d'faire la conne. Facheux, hein ?
- Que la contagion vous emporte, sombre-peste. »

[ La suite au prochain épisode !]

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