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[Les Annales de Nexus] 08 : La Chute de Grisemara

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Message par Ankou 25.09.15 2:25

Les Annales de Nexus

VIII : La Chute de Grisemara



Année 1579 Post Dominus. L'incomparable maîtrise de l'alchimie des Mordesh de Grisemara intéressait grandement le Dominion. Lorsque Victor Lazarin, leur plus éminent érudit, annonça qu'il avait percé le secret de l'immortalité grâce à son Élixir d'éternité, toute la planète applaudit, et au cours des semaines qui suivirent, ce furent plusieurs millions de citoyens qui s'injectèrent le précieux liquide et se virent rajeunir. Mais on constata bientôt que le remède avait de terribles effets secondaires : ceux qui en avaient bénéficié souffraient d'effroyables altérations physiques et se retrouvaient atteints d'une violente rage cannibale. Alors que son univers sombrait dans le chaos et avant qu'il ne soit lui-même touché par le fléau, Lazarin s'employa à élaborer un antidote...


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1. Jour de fête


Des rues de Grisemara se déversait un tonnerre d'acclamations. Ce chœur triomphal, témoin d'une adulation sans bornes, couvrait jusqu'au nom de Victor pourtant scandé par la multitude. Du haut du parapet de l'observatoire, un bras passé autour des épaules de Lucie, comme il dominait cette foule immense ! Ces admirateurs étaient minuscules vus d'ici, aussi dépourvus d'identité que les entités protoplasmiques se débattant sous les lamelles de son microscope.

Cette prise de conscience avait été la clé de son plus grand exploit. Toute forme de vie obéit aux mêmes règles. Tout organisme danse au rythme de la même musique primordiale. Dès lors, l'immortalité n'était qu'une question de recomposition d'éléments chimiques, cela jusqu'à les obliger à endosser leur forme la plus efficace. Ainsi qu'il venait de le démontrer avec aplomb, la mort, à l'instar de la vitesse de la lumière, n'avait jamais été qu'une limite abstraite imposée de longue date par des esprits moins brillants. Il ne s'agissait pas seulement de son exploit le plus audacieux ; c'était l'exploit le plus audacieux qui fut. Un humble vertébré venait de remettre l'univers à sa place. En altérant sa loi la plus élémentaire, rien de moins ! Telle, avait-il proclamé, avait été son inspiration.

Il agita la petite main de Lucie pour saluer la foule en délire, et une autre volée de feux d'artifice embrasa les cieux. Afin de célébrer l'alliance imminente, l‘empereur du Dominion avait lui-même orchestré cette grande mise en scène. En dépit de leur morgue habituelle, les Cassiens l'avaient étonné par leur réserve, en tout cas, jusqu'à ce qu'il refuse de leur remettre gratuitement quelques échantillons de son fameux Élixir. Combien de fois lui faudrait-il se répéter ? Les effets secondaires sur un métabolisme non mordesh demeuraient inconnus. Et vraisemblablement létaux.

Il s'approcha des microphones alors que les acclamations s'estompaient peu à peu. Il était épuisé, mais il y avait tant à dire ! Pourtant... derrière les cris isolés qui jaillissaient toujours ici et là... ne percevait-il pas une autre émotion que l'enthousiasme ?

Il se retourna vers son assistante. Au lieu de corroborer son impression, cette dernière le sais it brutalement à la gorge.


2. La fièvre de l'immortalité


Les Mordesh avaient fondé une civilisation fleurissante. Jusqu'au siècle dernier, seule Cassus avait pu rivaliser avec l'élégance et la grandeur de Grisemara. La galaxie entière avait admiré et jalousé l'habileté de ces maîtres-alchimistes. Quand vint leur tour de rejoindre le Dominion, l'alliance avait paru inévitable.

Tandis que l'on en réglait les derniers détails, Victor Lazarin avait soudain annoncé qu'il allait en finir avec la "tyrannie de la mort". Telle avait été, de tout temps, l'ambition ultime des érudits mordesh, et Lazarin parla avec éloquence de "liberté", de la "fin de la maladie et du vieillissement". Ces grands mots dissimulaient une vérité plus prosaïque : le récent décès d'une épouse malade hantait l'esprit de celui que la société reconnaissait comme le plus grand alchimiste de tous les temps.

Lazarin s'enferma à double tour dans son laboratoire pour n'en ressortir que des années plus tard, le visage hagard, animé des tics nerveux d'un dément. Mortifiés, nombre de ses pairs imaginèrent devoir supporter avec stoïcisme la douloureuse confession d'un échec pathétique. Au lieu de cela, Lazarin annonça avoir atteint son objectif et démontra au haut conseil les vertus miraculeuses de l'Élixir d'éternité, un remède capable de guérir toute maladie et de prévenir le vieillissement cellulaire. On en organisa aussitôt la production à grande échelle. Chaque minute perdue signifiait la disparition inutile de centaines, voire de milliers de compatriotes. Une semaine plus tard, des milliards de Mordesh avaient reçu leur injection. Tous, sans la moindre exception, présentaient des signes de rajeunissement et se félicitaient d'une forme exceptionnelle.

Quelques semaines s'écoulèrent. On signala tout d'abord des incidents isolés. Des actes barbares, d'une violence aveugle et inouïe. On parla de cannibalisme, parfois au sein d'une même famille. Et ces rapports ne firent que se démultiplier, tant et plus... qu'ils devinrent la norme. On comprit un peu tard que l'Élixir engendrait des mutations aussi bien comportementales que physiques. Les rares à avoir refusé l'Élixir ne furent pas épargnés. Ils succombèrent à la rage ambiante ou furent infectés à leur tour.

Le bilan de la catastrophe s'alourdit à la vitesse de la lumière. En l'espace de quelques semaines, une civilisation brillante, qui avait compté plusieurs milliards d'individus, se retrouva menacée d'extinction. Désespérés, les Mordesh appelèrent à l'aide. Le Dominion répondit en imposant une quarantaine stricte. Et la Contagion gagna Victor Lazarin à son tour, alors qu'il travaillait sans relâche à l'élaboration d'un vaccin.


3. Nuit de terreur


Des rues de Grisemara se déversait un tonnerre de rugissements. Ce chœur infernal, révélant une faim vorace et insatiable, ne masquait pas toujours la terreur indicible d'une proie isolée.

Ces grognements monstrueux gagnaient même les profondeurs de la résidence de Victor Lazarin, où résonnaient les exclamations frénétiques crachées des terminaux d'information. Victor était attaché sur une chaise. Lucie et lui étaient les derniers. En dépit de tests préliminaires prometteurs, cette tentative était un nouvel échec. À quand remontait l'injection d'ailleurs ? Trois nuits peut-être ?

Si son poignet était immobilisé par des sangles, les doigts de Victor s'agitaient follement, doués d'une vie propre et démoniaque. Il fallait qu'il se ressaisisse. Le sort de Lucie reposait entre ses mains. Pour ne pas dire le destin des Mordesh. Se remettre au travail. Le vaccin... Il en était si proche...

Des coups tambourinés à la porte le firent sursauter ! Lucie ! Elle aussi alors ? Il avait noté certains signes avant-coureurs, hélas. Et même s'il lui avait promis de la sauver, dans le secret de son âme, il s'était simplement juré d'être présent quand la fin surviendrait. À une dernière exception près, ses écrans de contrôle étaient devenus aveugles. À l'évidence, ils étaient entrés. Il ne leur faudrait pas bien longtemps pour se frayer un chemin jusqu'ici. Une heure tout au plus. Aussi formidable fut-elle, dame Arkos n'honorerait pas sa promesse. Elle ne les sauverait pas. À sa place, c'était bel et bien le destin qui s'invitait au rendez-vous.

Lucie n'en finissait plus de hurler. Elle exigeait, elle suppliait qu'il la laisse entrer. Soit. Victor Lazarin avait une promesse à tenir. Fébrile, il déboucla les lanières qui le retenaient prisonnier et se rua vers la porte, renversant alambics et éprouvettes dans sa précipitation. Et sans une arrière-pensée, tout cela était si futile désormais... Alors qu'il déverrouillait la serrure, les rugissements de Lucie gagnèrent en intensité. En incohérence aussi. Lucie... En cette nuit de terreur, le chagrin le saisit à la gorge avec autant de force que son assistante en ce funeste jour de fête.

La main sur la poignée de la porte, il s'entr'aperçut soudain. Du coin de l'œil. Dans un miroir. Oh... Son visage... Impossible ! Non ? Si ! Toujours difforme, mais... des améliorations évidentes. Le vaccin ! Il avait réussi ! Le sérum Vitalus pouvait tenir la Contagion en respect. Du moins, certains de ses symptômes les plus... agressifs.

La porte s'ouvrit à la volée. Et Lucie bascula dans ses bras. Et, à travers le voile des mèches lisses et brunes de sa fille, Victor découvrit la foule haineuse et animée d'une rage bestiale qui se ruait vers eux, si proche que l'haleine fétide de ces monstres s'engouffrait dans le laboratoire alors même que Lucie et lui leur claquaient la porte au nez et aux crocs. Sa fille avait les yeux écarquillés. Elle avait vu le visage de son père. Elle comprenait. En un éclair, espoir et détermination illuminèrent le visage défiguré de Lucie de la plus noble des manières : les Mordesh pouvaient être sauvés. Pour cela, néanmoins, encore fallait-il survivre.

La horde se jeta contre la porte avec une frénésie propre à faire ployer l'acier. En toute hâte, père et fille improvisèrent une barricade de fortune.


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