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Brève Miisk

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Message par Miisk 14.06.14 16:02

Brèves et souvenirs :


Ce sont des enfants perdus. De ceux qui ont vécu autant d'amour que de haine. Ceux que l'on jette à la rue et que l'on oublie sans gène. L'odeur y était juste insupportable. Un relent acre de chair brulé mêlé aux vapeurs toxiques des murs de leur maison dévorée par les flammes. Le sol au alentour du brasier avait pris l'aspect de la lave en fusion. Les couleurs du mobilier autrefois resplendissantes se confondaient en une nuance noire à travers les nappes rougeâtre de la fournaise. L'air était saturé de souffre et de cendre. Le parquet de bois cédait et s'abattait, parfois ponctué de projection d'étincelle et de braises incandescentes. Aucun organisme ne pouvait survivre à cet enfer. Aucun ne le devait. Une mince bande holographique définissait le périmètre à respecter. Des hommes et des femmes s'agitaient autour. Vêtus de lourde combinaison isolante, ils n'étaient pas là pour contenir l'incendie. Ils embrasaient le lieu indifférent à ces enfants, blottis l'un contre l'autre, au milieu de la rue, devant leur foyer à l'agonie. Deux jumeaux aux regards rougis et vagues. Fatigués d'avoir tant pleuré, épuisés d'avoir vu tant d'horreur, leur yeux ne cherchent plus de visage familier ni de bras dans lesquelles se réfugier. Tout à basculé du jour au lendemain. Ils savent que désormais, ils vont devoir se débrouiller seuls. Leurs passé brule. Leur parents brûlent.
Contagion J+1 :


Le wagon avançait lentement à travers les champs. Le soleil de Grimsara effleurait doucement les visages posés contre les vitres. Il y déposait avec douceur sa chaleur réconfortante sur l'épiderme inerte des cadavres mutilés, putréfiés. Certain avaient les yeux révulsés, d'autre, la mâchoire décrochées mais tous étaient en paix. Les membres tordus, ils allaient calmement au crématorium mis en place d'urgence par les autorités. Le train avançait lentement en silence à travers les champs, à travers la ruine.
Contagion J+6 :


Mme Brismark était bien embêtée. De tous les horizons, on lui confiait des gosses. La brigade les lui ramenait prétextant un mandat spécial. On lui avait réquisitionné son appartement privé pour y installer un cabinet médicale et la cantine servait désormais de dortoir. Mme Bismark se sentait bien seule. Il y avait bien Anita pour l'aider mais elle n'était que stagiaire. La pauvre courait de droite à gauche. Peut-être devrait-elle l'engager à la place de Josette, où était Josette déja.. Ah oui, elle s'était faite bouffer par son mari avant hier. Mme Bismark avait pris son sérum dès qu'il fut distribué, soucieuse de ne pas contaminer la santé de ses bichons. Mais le mal avait l'air bien plus important que cela et les enfants dépositaires de germes affluaient. Certains étaient même dans un état bien avancé de la contagion. Il fallait trier. Mme Bismark avait horreur de ça. Elle regardait de loin la sélection à l'entrée. Deux jeunes enfants avancèrent main dans la main. Leur ressemblance était frappante. Ils avaient les mêmes yeux amandes, à l'iris doré, surplombant un nez long et fin. Ils devaient avoir 13 ou 14 ans. Leurs cheveux pourpres en bataille s'épanchaient sur leur  front que l'on devinait franc et déterminé. Ils étaient frère et soeur et leurs traits témoignaient d'une origine certainement noble ou bourgeoise. Les sourcils froncés et la mâchoire crispée, ils firent face au docteur. La fille fixait l'adulte comme son égal. Une lueur farouche dans son regard. Le garçon lui, était plus réservé. Il avait la tête baissé, une main sur le crâne.
Contagion J+7 :


Dernière édition par Miisk le 14.06.14 20:09, édité 1 fois
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Message par Miisk 14.06.14 20:06

Il fallait enjamber des tuyaux et soulever des rideaux de plastique pour se rendre d'un endroit à l'autre. L'orphelinat avait pris un air d'hôpital et des câble divers jonchaient le sol en des lignes serpentines traversant les couloirs. Shamroth avait l'habitude. Elle progressait rapidement à travers les obstacles et se faufilait entre le personnel médical.

-"Holà jeune fille !" Un soldat l'avait saisit par la taille et l'avait soulevé avec aisance pour la caler sur son épaule.
-"Lâche moi, Dravek ! J'ai pas le temps !"
-"Je le sais bien ! répliqua le soldat, un sourire narquois sur le visage. Accroche toi bien !"

La masse s'élança en avant en criant des "poussez-vous" devant les infirmiers médusés. Sa jambe cybernétique frappait le sol en une cadence régulière, les pistons de ses hanches à son torse sifflaient joyeusement et l'on pouvait contrôler sa pression artériel par un implant fixé sur son cou. La mécanique était belle. La jeune fille, perchée, agitait son bras valide et criait avec enthousiasme, son deuxième membre supérieur était amputé au niveau de l'épaule. Deux éclopés heureux en ce jour éclipsaient l'ambiance morbide d'un hôpital de fortune. Leurs sourires allégeaient la tension chirurgicale devenue omniprésente. Ils s'en allaient voir l'ami et le frère. Celui qui, absent, luttait contre la mort.
Contagion J+23 :

...
Arrêt. Arrêt devant l'étiquette. Arrêt devant le rideau de plastique que l'on sait semi-opaque. Arrêt parce qu'on n'ose s'approcher, parce qu'on n'ose soulever ce voile léger. Ce voile qui nous regarde dans une ignorance inconfortable. Au travers, on n'y distingue qu'une silhouette vague, allongée. Elle ne bouge pas, la mâchoire serrée, les poings crispés. Les pieds liés à l'angoisse et au sol qui se dérobe. Les jambes ont du mal à tenir la pensée qui oscille entre le oui et le dégoût. La respiration arrache à chaque saccade un nouveau degrés de conscience. Elle tombe. À terre, le sol froid et collant la raccroche à l'irréalité, un étau qui se serre. Du sang, du sang sur sa main. Son bras a repoussé mais gangrené, il se compose, se décompose. Des amas de chair viennent s'ajouter à ce sol déjà encombré.
Relève-toi, lève-toi, lève-toi !
La main tendue.
...
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